Un but de gardien qui fait du bien
Le temps semble s'arrêter lorsque vous êtes au milieu des célébrations de fin de vie d'un proche.
C’était le cas pour moi le week-end dernier et si vous avez lu mon dernier texte sur ce 2-pad (Sub)stack, vous comprenez pourquoi il n’y a pas eu de publication la semaine dernière.
La vie continuait cependant pour le reste du monde et entre les visites au salon funéraire de vendredi dernier et les funérailles à l’église de samedi , il y a eu cette bonne nouvelle qui est venu mettre un baume sur mon deuil.
Un but de gardien, c’est toujours un événement que je trouve très cool et quand j’ai vu cette nouvelle passer sur Twitter (X) à la fin d’une soirée chargée d’émotions, ça m’a fait sourire: le gardien québécois Louis Domingue a compté ce superbe but pour concrétiser le gain de 5-3 du Wolf Pack de Hartford contre Springfield, victoire assurant par surcroît la participation de ce club-école des Rangers de New York aux séries de la Ligue américaine.
Vétéran de 32 ans qui se veut une police d’assurance pour les Rangers en cas de blessure à Igor Shesterkin ou Jonathan Quick, Domingue est bien connu chez nous alors qu’à sa dernière année junior avec les Remparts de Québec en 2011-2012, il a pris sous son aile une recrue de 17 ans du nom de François Brassard.
Ce dernier était au Saguenay avec ses frères Simon et Benoît en fin de semaine et il n’a pas manqué d’envoyer un texto à son ancien partenaire pour le féliciter d’avoir réalisé un exploit qu’il a réalisé trois fois plutôt qu’une, le dernier l’an dernier avec les Mariners du Maine. Drôle de hasard, c’est à Hartford que François a joué ses trois seuls matchs dans la LAH.
Mettons qu’il n’a pas appris ça de son vieux père qui est content quand il est en mesure d’envoyer la rondelle à l’arbitre à l’autre bout de la glace après un dégagement dans sa ligue de bière.
Lui et Louis étaient déjà bien habiles pour lancer la rondelle avec les Remparts, et leur entraîneur Patrick Roy leur donnait le feu vert pour tenter leur chance quand l’occasion se présentait, ce qui n’arrive pas très souvent au cours d’une saison. Ils avaient tous deux obtenu trois passes cette saison-là.
À sa 13e saison chez les pros, une carrière qui l’a vu passer par l’Arizona, Tampa Bay, le New Jersey, Vancouver, Calgary, Pittsburgh et New York (où il a vaincu Marc-André Fleury et le Wild du Minnesota au Madison Square Garden à son seul match cette saison) dans la LNH, Domingue a enfin vu les astres s’aligner.
«C’était mon pire effort de toutes mes tentatives, a-t-il déclaré lors de son point de presse d’après-match. Quand j’ai déposé la rondelle, ce n’était pas clean, il y avait deux gars qui s’amenaient devant moi, mais je me suis dit, j’y vais de toute façon. Au pire, si je lance par-dessus leurs premiers gars, ça écoule du temps. Je n’ai même pas levé la rondelle cinq pieds, mais elle est passée pareil et je pensais qu’elle avait une chance. Elle a gardé sa ligne et elle est rentrée. C’est une sensation difficile à décrire quand ça arrive. C’est pas mal irréel, c’est la fête de ma fille (Mila, neuf ans), alors c’est une grosse journée pour notre famille.»
Le mois dernier, il y a l’espoir des Sénateurs Vladimir Nikitin qui a réussi l’exploit, lui aussi avec un genou sur la glace, dans un match des Chiefs de Chiliwack de la BCHL.
Ils vont rendre Marc-André Fleury jaloux, lui qui a déjà dit à son agent Allan Walsh qu’il avait trois objectifs en carrière dans la LNH: compter un but, livrer un combat et gagner la coupe Stanley.
Comme il n’a pas encore atteint les deux premiers (les juges de lignes se sont interposés l’an dernier quand il voulait s’en prendre à Jordan Binnington, des Blues), c’est peut-être pourquoi il a déclaré au collègue Jean-François Chaumont, de LNH.com, qu’il songe à revenir avec le Wild pour une autre saison, même s’il aura 40 ans en novembre.