Go Islanders Go!
C’est une question qui m’est posée souvent, et elle est revenue récemment dans le vestiaire de ma «Ligue des Bedaines».
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«Toi Marc, es-tu un partisan des Sénateurs ou du Canadien ?», m’a demandé un des mes coéquipiers ce soir-là (ou c’était peut-être un adversaire, on change les équipes à chaque semaine).
C’est une question qui a aussi été abordée lors de mon passage au balado de La Brigade l’an dernier, que vous pouvez écouter ici.
Entrevue avec La Brigade l'an dernier
Pendant mes 40 années ou presque comme journaliste sportif, la réponse était toujours la même: le principe du «no cheering in the press box» s’appliquait toujours.
En plus, dans ma jeunesse au fin fond du Saguenay, j’étais ce qu’on appelle un «ABC»: «Anybody but (the) Canadiens» ! Je trouvais que Ken Dryden était un gardien bien ordinaire, qui paraissait bien juste derrière le «Big Three» de Serge Savard, Guy Lapointe et Larry Robinson ainsi qu’une attaque explosive menée par Guy Lafleur.
Même si j’ai couvert les activités des Sénateurs pendant une bonne partie de leur histoire moderne, de 1992 à maintenant, il n’était pas question d’avoir un parti pris pour eux. Les choses auraient pu changer, j’en ai déjà parlé dans le texte d’introduction de mon 2-pad-(Sub)stack. Mais c’est de l’eau sous les ponts enjambant la rivière des Outaouais.
Comme journaliste, tout ce que vous souhaitez, c’est qu’il n’y ait pas de remontées ou de prolongation dans les parties que vous couvrez, et que vous ayez de bonnes histoires à raconter. C’est certes plus intéressant d’être appelé à couvrir une finale de la coupe Stanley à Anaheim comme en 2007 que d’écrire sur le congédiement d’un gars du coin comme Pierre Dorion (un ancien coéquipier au baseball adulte, en plus).
En couvrant quotidiennement une équipe, il est inévitable que des relations personnelles se bâtissent, et vous espérez que de bonnes choses vont arriver à de bonnes personnes. Qu’un Claude Julien ou un Alain Vigneault gagne la coupe Stanley, le hasard faisant que le premier y arrive aux dépens du deuxième dans un duel d’anciens entraîneurs des Olympiques de Hull en finale en 2010 entre Boston et Vancouver.
Que des joueurs locaux comme Daniel Brière, Derick Brassard et Jean-Gabriel Pageau gagnent un championnat eux aussi aurait été une bonne histoire à relater. Seul ce troisième Gatinois a encore des chances, quoique le premier pourrait maintenant le faire un jour comme directeur général des surprenants Flyers de Philadelphie.
Ça m’a donné un coup de vieux, un autre, quand j’ai regardé Pageau affronter les Sénateurs récemment avec les Islanders de New York. Il est maintenant un vétéran de 31 ans et comme je l’ai vu donner ses premiers coups de patins dans le hockey organisé à cinq ans, dans le MAHG avec mon fils aîné Simon, ça fait plus de 25 ans que je le vois compter des gros buts du genre.
https://youtube.com/shorts/oQFtfPJG5DU?si=1OipQi569mkD1iRa
L’arrivée de Patrick Roy à la barre des Insulaires semble l’avoir revigoré en cette fin de saison et c’est tant mieux. Dire qu’il reste encore deux ans au contrat de six ans pour 30 M$ qu’il a signé après avoir été échangé par les Sénateurs (contre un premier choix devenu Ridly Greig), il est encore loin d’accrocher ses patins.
Ça fait que maintenant que je peux être à nouveau partisan d’une équipe en particulier, je vais revenir à mes premiers amours: les Islanders !
À l’adolescence, mon gardien favori était Glenn «Chico» Resch, qui a marqué mon imagination quand il a réalisé un blanchissage au septième match d’une série contre les Penguins de Pittsburgh en 1975, couronnant une remontée de 0-3 dans ce duel. Quand la troupe menée par Denis Potvin, Mike Bossy et Bryan Trottier a gagné sa première coupe Stanley en 1980, j’étais un peu déçu que ce soit avec Billy Smith devant le filet plutôt qu’avec mon cerbère favori au masque bleu marin qui se trouve bien en vue au Temple de la renommée du hockey à Toronto.
«Chico» a été échangé aux Rockies du Colorado l’année suivante, suivant la franchise quand elle est déménagée au New Jersey pour devenir les Devils. Il a terminé sa carrière ensuite avec les Flyers de Philadelphie. Il a brièvement été entraîneur des gardiens des Sénateurs lors de leurs premières années (incluant lors du bref et désastreux passage de Dave «Sparky» Allison en relève à Rick Bowness), ce qui m’a permis de constater que j’avais choisi une bonne idole de jeunesse.
Ce fut ensuite toujours un plaisir de le croiser dans ses fonctions d’analyste des matches des Devils à la radio et la télé. Resch est reconnu comme un des bons gars du hockey, lui qui a gagné le trophée Bill-Masterton en 1982, notamment pour son implication dans l’organisme chrétien Hockey Ministries International.
J’ai bien ri récemment quand un des comptes favoris sur Twitter (X), @Oldhockeycards, a publié ce vidéo de lui.
https://x.com/oldhockeycards/status/1769075240427028582?s=20
Alors, Go Islanders Go ! Éventuellement, je vais devoir aller faire un tour au UBS Arena, un des seuls amphithéâtres actuels de la LNH (avec Seattle et Phoenix) manquant à mon tableau de chasse.
Reposes en paix Chris
Parlant des Islanders, j’ai été très triste d’apprendre le décès de leur ancien porte-couleur Chris Simon mardi à l’âge de 52 ans.
Il a fait partie des premières éditions des 67’s d’Ottawa que j’ai couvertes. Brian Kilrea m’avait même donné l’occasion de remplacer un de ses gardiens blessés lors d’une pratique et Simon avait failli me décapiter avec un de ses tirs frappés foudroyants. «Keep your shots down, he has to work tomorrow», avait lancé le légendaire Kilrea à son joueur autochtone, qu’il a échangé à Sault Ste. Marie après quelques frasques, permettant à Ted Nolan de le remettre sur le droit chemin.
Un choix de première ronde des Flyers, il a fait partie de l’échange d’Eric Lindros pour faire ses débuts dans la LNH avec les Nordiques de Québec, surprenant les collègues de Québec en parlant un excellent français à son arrivée dans la Vieille capitale. Il a suivi les Nordiques au Colorado pour gagner la coupe Stanley avec eux en 1996.
En 784 matchs avec huit équipes de la LNH, Simon a totalisé 144 buts, 305 points et 1824 minutes de punition. Il a aussi purgé de nombreuses suspensions au fil d’une carrière terminée en KHL. Il a révélé dans le cadre de son divorce avec la mère de ses quatre enfants qu’il avait des symptômes de l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), maladie du cerveau se développant en raison de commotions cérébrales répétées.
Un dur de dur, il se serait enlevé la vie selon son ami Corey Hirsch, l’ancien gardien des Canucks qui a écrit un livre sur ses propres problèmes de santé mentale. Information qui a été confirmée par sa famille hier soir, par l’entremise de son ancien agent.
https://x.com/CoreyHirsch/status/1770177951293685819?s=20
Reposes en paix Chris.
En passant, mes excuses pour les liens Youtube et X qui ne s'affichent pas directement dans le texte. C'est supposé être automatique, mais pour une raison qui m'échappe, ça ne s'est pas fait lors de la publication du texte. Désolé.